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La Gazette du Plateau
5 juin 2016

Courrier des lecteurs

Un conte très librement inspiré de l’œuvre de Charles PERRAULT

Les deux gentils médecins et la méchante sage-femme

      Il était une fois, dans une  contrée retirée et montagneuse du royaume que l’on appelait Bugey, deux médecins  comme il en existe peu, dévoués, proches du bon peuple, désintéressés… enfin pas trop tout de même, car ils avaient soin de conserver, au côté droit, une bourse toujours bien remplie.

     Un jour, une  sage-femme répondant aux vœux des médecins, vint s’installer auprès d’eux. Naïvement elle pensait que leurs métiers si différents mais complémentaires pourraient apporter une aide à la population, à ce petit peuple que les  médecins affectionnaient tant, aussi, les médecins n’y virent que des avantages.

     Très vite le bruit de son installation se répandit dans tout le pays et les belles dames et damoiselles affluèrent en nombre des quatre coins de la contrée, tant et si bien que, après seulement quelques mois de ses bons offices, six ou sept pas d’avantage, c’était déjà plus de trois cents d’entre elles qui lui avaient fait  confiance.

     Hélas, très vite les relations entre les trois personnages se dégradèrent. La méchante femme refusant de satisfaire aux exigences des deux gentils médecins à qui il fallait toujours plus de ducats dans leur bas de laine. Le climat  lui devint vite insupportable et  la dame, à contre cœur, décida de partir et cela en dépit des nombreux témoignages de satisfaction qui lui parvenaient de quatre lieues à la ronde.

     En professionnelle consciencieuse, soucieuse du suivi de toutes ces femmes qui lui avaient fait confiance et consciente du manque que son départ allait occasionner, elle se fit un devoir de  trouver une remplaçante ce qui fut fait promptement.

     Comme il est d’usage dans ce métier, et ce ne sont pas les « bons docteurs » qui diront le contraire, elle négocia la reprise de son cabinet (reprise de son bail, de sa patientèle, revente de son matériel…)

     Mais hélas c’était sans compter sur les gentils médecins et sur leur appétit toujours plus grand pour l’argent. Point d’argent, point de nouvelle sage-femme s’écrièrent t’ils. La remplaçante refusa elle aussi de verser des espèces sonnantes et trébuchantes dans les escarcelles de nos deux compères et elle s’enfuit en courant. Aux dires de ceux qui l’on rencontrée, elle courre encore et c’est ainsi qu’il n’y eut plus de sage-femme dans le beau pays de Bugey.

 

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